Maryse Dugois : Plasticienne et enseignante à l'IFFDEC

Plasticienne et Enseignante


L'IFFDEC -
école de design à Rennes - compte au sein de son équipe pédagogique une nouvelle venue : Maryse Dugois. Enseignante en dessin, elle a accepté de répondre à nos quelques questions, et de revenir sur son parcours professionnel.

Bonjour Maryse. Vous êtes donc enseignante en dessin à l'IFFDEC Rennes depuis la rentrée 2020.

Pouvez-vous en quelques mots nous en dire plus sur votre formation ?

Bien sûr, tout d'abord j'ai suivi un cursus au sein de l'école Boulle, qui a été riche en enseignements. J'ai pu y découvrir et approfondir le dessin, la déco, et une foule de pratiques artistiques.

J'ai également eu l'occasion de toucher à pas mal de matériaux. Plus tard j'ai suivi une formation en Conception Packaging.

Vous avez une spécialité, la création d'œuvres en papier de soie, comment cela vous est-il venu ?

Pour ma pratique artistique actuelle je suis autodidacte. Le papier de soie s'est imposé à moi lorsque j'effectuais des recherches de matériaux pour la créations de petits décors destinés à devenir des illustrations de livres pour enfants. Le papier de soie était parfait pour venir se mouler sur les formes en carton en les recouvrant entièrement et donner ainsi à l'ensemble une unité de matière. J'ai maintenu cette même démarche pour la création de pièces décoratives de très grands formats. Pour les structures, j'utilisais le carton ou le fil de fer et toutes les finitions se faisaient avec le papier de soie. J'ai aussi travaillé les patines pour apporter des effets de matière supplémentaires. Puis j'ai eu envie d'amener une autre expression plastique à mes créations en utilisant uniquement le papier de soie blanc. Au fil du temps j'ai voulu épurer encore mes créations, faire participer la lumière et mettre en avant la transparence et la finesse du papier de soie. J'ai éliminé les structures pour qu'il n'y ait plus d'entrave au passage de la lumière. Je jouais à construire en utilisant le minimum de matière, juste du papier de soie et un peu de colle. J'aime bien l'idée de créer quelque chose avec presque rien… Ma première sculpture a été le “Cœur de lotus” où la lumière naturelle participe pleinement à l'expression de cette sculpture. Depuis, je n'ai eu de cesse de poursuivre cette même démarche et d'explorer de multiples effets de matières en faisant jouer la lumière.

Ce rapport à la lumière est toujours très présent dans vos créations…

Oui, c'est vraiment devenu mon fil conducteur, l'association du papier de soie et de la lumière transporte de la poésie et de la magie.

Comment votre travail a-t-il évolué par la suite ?

J'ai commencé à exposer quelques-uns de mes travaux dans des galeries parisiennes. Une acheteuse d'art a repéré l'une de mes pièces, et m'a proposé de présenter des créations pour Guerlain. Ce fut le début d'une collaboration qui a duré plusieurs années. Pour Guerlain, j'ai travaillé sur des boutiques éphémères, et notamment pour le pop-up store des Champs Élysées.

S'en est suivi le très beau projet pour "La petite robe noire" qui a voyagé dans le monde entier, ainsi que des créations de décors de vitrines pour le Parfum Shalimar. Par la suite, j'ai aussi collaboré avec Chanel, Dior, Mellerio, Issey Miyaké… Et également auprès de grandes entreprises pour des événements particuliers.

J'imagine que cette nouvelle exposition vous a été bénéfique.

Effectivement, l'aspect communication à tout de suite été plus simple (rires). C'est d'autant plus intéressant que la plupart du temps, on me donne carte blanche. Mon plus grand plaisir est la naissance de chaque nouveau projet, tout est alors possible et c'est à chaque fois une source de découvertes et d'innovations.

Un conseil à donner aux étudiants ?

Je n'ai pas vraiment de conseils à donner car pour moi faire le choix de la création doit être une évidence. Mais lorsque c'est le cas, je pense qu'il faut être curieux, exigeant, il faut se faire confiance aussi.

Personnellement, après mon passage à l’école Boulle, j’ai dû quitter le monde de la création pour des raisons purement pratiques et financières. Je me suis donc consacrée pendant 14 ans au métier d’enseignante en collège. Pourtant, ma passion pour les arts appliqués était une évidence. Toujours est-il que je n’ai jamais abandonné l’idée de revenir à la création artistique, et dès que j’en ai eu l’occasion, j’ai sauté le pas. L’enseignement au collège et celui auprès des étudiants de l’IFFDEC doit être bien différent… En effet, les étudiants de l’IFFDEC ont choisi ce parcours d’études; et enseigner à des étudiants passionnés et curieux, ce n'est que du bonheur! Et puis ils sont à un moment charnière de leur parcours professionnel, où il faut faire des choix, rester confiant quant à l’avenir qui les attend. Ils sont donc intéressés par le parcours de leurs enseignants, des obstacles que nous avons pu rencontrer, des difficultés que nous sommes parvenus à surmonter. Je trouve que le fait d’avoir en face d’eux des personnes qui n’ont pas connu un parcours linéaire laisse entrevoir l’étendue du champ des possibles...

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